Cette année, la rentrée scolaire se fait sous
le signe de l’austérité. Cependant, je sais que des milliers d’enseignants et d’enseignantes
feront tout de même de leur mieux pour qu’aucun de leurs élèves n’en souffrent,
ou du moins en souffre le moins possible. Ce ne sera pas évident, ni facile,
mais pour la plupart ils le feront avec le sourire aux lèvres puisqu’il est
inutile d’inquiéter nos petits amours (oui, ils sont nos amours lorsqu’ils sont
dans nos classes) pour des problèmes ‘d’adultes, d’économie et de politique’
qui ne devraient pas les concerner. Mais le vrai beau sourire du prof est
réservé aux élèves, pas à la bureaucratie qui entoure et gère le système d’éducation.
La situation ressemble pratiquement à un
divorce. On tente d’éviter que les enfants écopent, mais ils se retrouvent tout
de même au cœur de la dispute. Ils deviennent les victimes par ricochets d’un
système qui ne coupe pas toujours à la bonne place.
Élèves, comprenez que ce que nous faisons, nous
le faisons pour votre bien, même si ça vient couper dans vos activités.
Parents, comprenez que ce que nous faisons,
nous le faisons pour le bien être de votre enfant. Parce que contrairement à ce
que certains d’entre vous pensez, on désire le meilleur pour votre enfant,
autant que vous.
Gouvernement, essayez de réaliser que nous ne
pouvons pas continuer de faire des miracles au quotidien sans un minimum de
ressources qui nous est durement enlevé par les coupes budgétaires. Réalisez
que même si vos propres enfants sont sortis des bancs d’écoles privées, la
relève y est encore au public et au privé, vos petits-enfants y sont ou y
seront bientôt. Et ils ont besoin de bons profs qui n’ont pas démissionné par
épuisement et manque total de respect. Ils ont besoin de bons profs qui ont les
ressources physiques (l’espace et le matériel de classe) et les ressources
humaines (personnel de soutien, éducateurs spécialisés, orthophonistes, psychoéducateurs,
etc…) pour arriver à faire le travail nécessaire afin qu’ils deviennent de bons
citoyens bien éduqués.
Nous négocions parce que nos conditions de
travail sont les conditions d’apprentissages de milliers d’enfants.